La bière offre une polyvalence d’accords mets-boisson exceptionnelle, du salé au sucré, grâce à l’effervescence, à l’amertume et à la richesse maltée.
Son gaz et sa fraîcheur nettoient le palais entre deux bouchées, rendant fritures, charcuteries et plats en sauce plus digestes. L’amertume dompte le gras (fish & chips, fromages à pâte molle), tandis que les malts toastés et caramélisés épousent viandes rôties, sauces brunes et desserts au chocolat. Les bières acides (lambics, goses) réveillent fruits de mer et fromages, quand une stout caresse un fondant au cacao. À table, elle accompagne tout un menu avec une aisance rare.
Avec un degré d’alcool plus modéré, la bière facilite une dégustation responsable et continue tout au long du repas.
La plupart des bières se situent autour de 4–6 % vol., quand de nombreux vins oscillent entre 12–14 % vol. Concrètement, un demi de 25 cl à 5 % correspond à environ 10 g d’alcool (≈ 1 unité), là où un verre de vin de 12,5 cl à 12–13 % atteint environ 12–13 g (≈ 1,2–1,3 unité). Cette différence permet de multiplier les accords (petits formats, dégustations à la pression) sans dépasser trop vite les repères. Résultat: plus de variété au verre, moins de saturation, et une convivialité qui dure.
La bière propose une diversité de styles et de producteurs inouïe, portée par l’essor des microbrasseries françaises.
La France compte désormais plus de 2 500 brasseries (2023), soit environ cinq fois plus qu’en 2010, et une offre locale foisonnante. Le BJCP recense plus d’une centaine de styles: de la pilsner nette aux IPA houblonnées, des bières acides aux stouts impériales. Sur le plan sensoriel, on couvre de moins de 10 à plus de 100 IBU, et des couleurs de 2 à 40+ SRM, offrant un spectre adapté à presque chaque plat. Cette richesse autorise des accords ultra-précis, du bistrot au gastronomique.
En cuisine, la bière est un ingrédient de terroir qui magnifie les plats du quotidien comme les spécialités régionales.
Sa carbonatation aère les pâtes à beignet et tempuras, ses sucres et notes toastées nappent de belles sauces (carbonnade, coq à la bière, welsh, moules à la bière). Elle déglace, glace, et relève sans dominer, apportant profondeur sans excès d’alcool. À table, une lager sèche flatte la choucroute, une ambrée se marie au maroilles, une stout fait vibrer huîtres et chocolat. La bière n’est pas qu’un accompagnement: elle cuisine, elle lie, elle révèle.