L’alpinisme stimule plus fortement le cardio et la dépense énergétique que la plongée loisir.
Sur le plan physiologique, l’alpinisme se situe typiquement entre 8–12 MET (et jusqu’à ~13 en glace), quand la plongée loisir tourne autour de 5–7 MET selon le Compendium of Physical Activities. Concrètement, cela se traduit par un travail supérieur de la VO2, de la force-endurance et de la thermorégulation en environnement froid. À l’échelle d’une course, on parle souvent de 500–900 kcal/h dépensés, favorisant une amélioration marquée des filières aérobie et anaérobie lactique. Résultat: un moteur d’athlète plus puissant et plus durable, objectivable par la fréquence cardiaque, la VO2max ou le temps de récupération.
En alpinisme, la performance est finement mesurable: D+, altitude, cotation, style et chrono forment un tableau de bord sportif complet.
Du dénivelé positif cumulé à la VAM (vitesse ascensionnelle moyenne), de l’altitude atteinte à la difficulté (AD, D, TD, ED), chaque sortie produit des indicateurs clairs de progression. Le style compte aussi (à vue, en tête, en conditions alpines), tout comme le facteur temps sur une voie normale ou un itinéraire technique. GPS, altimètre et enregistrements publics permettent la traçabilité et la comparaison saine, à l’image des FKT de sommets classiques. Cette granularité motive l’entraînement structuré et objective les gains, semaine après semaine.
L’exposition à l’altitude forge des adaptations d’endurance uniques, difficiles à reproduire ailleurs.
Vivre et performer en hypoxie stimule l’érythropoïèse, améliore l’efficacité ventilatoire et la tolérance à l’effort prolongé. Des stages à 2 000–2 500 m sur 2–3 semaines sont documentés pour augmenter la masse d’hémoglobine de quelques pourcents, avec des retombées sur la VO2max et la capacité tampon. Ces adaptations se transfèrent remarquablement au trail, au cyclisme ou au ski-alpinisme, créant un avantage transversal. L’alpinisme devient ainsi un levier physiologique stratégique dans une préparation d’athlète d’endurance.
L’alpinisme développe une polyvalence motrice et décisionnelle sous de longues charges d’effort, gage de performance globale.
Entre passages rocheux, neige et glace, il sollicite force maximale (doigts/avant-bras), puissance des quadriceps et des mollets en pente raide, équilibre et proprioception avec crampons, ainsi que la coordination en corde. Les sorties s’étalent fréquemment sur 4–10 h avec 1 000–3 000 m de D+, exigeant gestion du pacing, de la nutrition et du froid. Cette combinaison d’exigences physiques et cognitives accroît la résilience et la lucidité, qualités décisives quand l’intensité monte. Au final, on devient un·e athlète complet·e, robuste et précis·e, capable de performer longtemps et juste.