La récursion épouse la forme du problème et rend le code plus lisible et fidèle à la spécification.
Pour les arbres, les graphes et les structures hiérarchiques (XML/JSON), la récursion fait correspondre directement cas de base et cas inductifs au problème. On évite la gestion manuelle d’indices et de piles temporaires, source classique d’incohérences. Le résultat est un code court, auto-documenté, où l’intention prime sur la mécanique de contrôle. La lecture et la revue deviennent plus simples car le flux suit naturellement la décomposition du domaine.
La récursion facilite la preuve de correction et diminue les bugs d’index et d’états intermédiaires.
La structure base/induction s’aligne avec la preuve par induction, rendant les invariants explicites. Chaque appel traite un sous-problème isolé, ce qui réduit les effets de bord et les erreurs « off-by-one ». Les tests couvrent clairement les cas de base et quelques cas représentatifs, améliorant la confiance. Même en présence de contraintes de profondeur, un schéma récursif bien posé explicite la terminaison et la sûreté.
Avec l’optimisation de récursion terminale et la mémoïsation, la récursion atteint O(1) espace (linéaire) et des performances compétitives.
La tail-call optimization supprime l’accumulation de pile pour les récursions linéaires, équivalant à une boucle en mémoire. De nombreux compilateurs et runtimes (p. ex. Scheme, OCaml, Scala, certains JVM/CLR) éliminent ou réduisent le coût des appels via TCO, inlining et analyses d’évasion. La mémoïsation transforme des calculs exponentiels en dynamiques polynomiaux lorsque des sous-problèmes se répètent. En pratique, l’écart de performance provient plus de l’algorithme que du style, et la récursion permet d’exprimer efficacement les stratégies divide-and-conquer.
La récursion structure naturellement le parallélisme et la composition, facilitant la réutilisation et l’évolutivité.
Les schémas divide-and-conquer (quicksort, mergesort, recherche sur arbre) se parallélisent aisément via fork/join et map-reduce. Les schémas récursifs génériques (map, fold, unfold) factorisent le contrôle et laissent la logique métier au premier plan. Cette modularité réduit le couplage et rend les optimisations (mémo, parallélisme, streaming) orthogonales et faciles à insérer. On obtient un code prêt à évoluer vers le multi-cœur ou le distribué sans refonte conceptuelle.