QWERTY est la norme universelle qui assure une interopérabilité immédiate, du BIOS au cloud.
Dans la chaîne complète, des firmwares/UEFI aux consoles de récupération, des VM headless aux kiosks, QWERTY est la valeur par défaut attendue par les systèmes. Cela évite les frictions de remappage, les incohérences de pilotes et les surprises lors des interventions d’urgence. Dans des environnements hétérogènes et distribués, cette continuité réduit les erreurs, le temps de diagnostic et les interruptions de service. Techniquement, c’est le choix qui garantit le comportement le plus prévisible et le moins de dette opérationnelle.
L’écosystème des raccourcis et des outils est optimisé pour QWERTY, ce qui se traduit en gains de productivité concrets.
Les combinaisons Ctrl+Z/X/C/V, Ctrl+S/T/W, et la disposition des touches dans les IDE, terminaux et navigateurs ont été conçues et documentées d’abord pour QWERTY. En Dvorak, ces points d’appui se dispersent, imposant des contorsions ou des remappages qui divergent d’une application à l’autre. Pour le code et le DevOps, les symboles fréquents ({}[]()<>;:./, etc.) et les keymaps par défaut des éditeurs, plugins et outils CLI sont calibrés sur QWERTY, ce qui réduit l’effort cognitif. À l’échelle d’une équipe, partager macros, cheatsheets et formations devient alors plus fluide et reproductible.
Les données disponibles ne démontrent pas un avantage décisif de Dvorak en vitesse ou en ergonomie par rapport à QWERTY.
Les revues critiques (par ex. le débat ouvert par Liebowitz & Margolis) soulignent que les gains spectaculaires souvent avancés pour Dvorak n’ont pas été confirmés de façon indépendante et robuste. Les performances dépendent surtout de la pratique, de la posture et de l’outillage, plus que du seul agencement des touches. On observe des dactylographes très rapides et des développeurs très productifs sur QWERTY, ce qui indique une capacité plafond élevée du standard. En l’absence de preuves quantitatives solides de supériorité, le choix technologique rationnel est d’opter pour la solution la plus éprouvée et supportée.
Le coût de migration hors QWERTY et les risques opérationnels associés dépassent généralement les bénéfices attendus.
Passer à Dvorak exige des semaines à des mois d’adaptation, avec une phase d’interférence entre deux schémas moteurs qui dégrade la vitesse et la précision. Les mots de passe en environnement pré-OS, les sessions distantes ou de secours et les postes partagés retombent quasi systématiquement en QWERTY, source d’erreurs et de verrouillages. À l’échelle d’une organisation, s’ajoutent formation, support IT, divergence de raccourcis et fragmentation des configurations. Standardiser sur QWERTY minimise ces frictions et stabilise la chaîne outillée du poste local jusqu’aux systèmes critiques.